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MADELINE

Boredom

sous le fanatisme vodka

et ses yeux fantasmagoriques

sous les entailles de ses bras

et sous sa passion lubrique

sous l'amas de nicotine

_si jeune terrible ignominie_

sous les tâches d'encre de Chine

et sous le soleil de la nuit

un sourire moqueur une lente agonie

sa valse mortelle sur les toits de Paris

tangue balance swing son dernier souffle de vie

par ennui un saut dans le vide et pouf poum splish! 

tout est fini

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ses divagations leur faisaient pitié

leur prosaïsme la faisait gerber

Ses doigts parcouraient son corps, doucement, subtilement, tendrement, frôlant seulement sa peau translucide sublimée par quelques dizaines d'hématomes. Ils étaient couleur de la pluie, couleur de la mort, verdâtres parfois, violacés souvent, fleuris de mille et une teintes dont il n'arriverait jamais à saisir les nuances. Elle, elle savait. Parfois, quand elle avait vidé sa bouteille de whisky et que ses iris sombres s'adoucissaient, elle avait cette manière de détailler le monde qui l'entourait avec des mots compliqués, des mots qu'il ne comprenait pas, les mots que n'employaient que les artistes comme elle. Elle le fascinait. L'homme craignait plus que tout de la tirer de son sommeil car il n'ignorait pas qu'aussitôt les yeux ouverts, cette bulle de douceur lui serait arrachée. Elle la déchiquetait, l'écraserait, la vomirait et pour finir par lui cracher dessus avec mépris. Son poing atterrirait d'abord dans sa mâchoire puis dans son abdomen avant que son genou ne vienne violemment se loger dans ses couilles; il le savait, il en avait déjà fait l'expérience. Dieu ce qu'elle était belle... Sans oser la quitter du regard de peur qu'elle ne s'envole, sa main s'émerveillait au contact des traits fatigués de son visage marqué par l'ennui, la malnutrition et l'alcool. En même temps que ses doigts, ses lèvres descendaient sur ses tétons encore levés vers la lune. Il embrassait follement la plaie que ses dents avaient creusées sur sa poitrine quelques heures plus tôt, léchant avec une tendresse dont il n'avait pas même soupçonné l'existence les quelques gouttes de sang qui en suintaient encore. Ses narines dilatées buvaient l'odeur de sa peau, l'odeur de l'air confiné dans sa chambre fermée, celles qu'il aimait tant, la senteur musquée de leurs corps suants, celle, métallique, de son sang séché, le souffle éthéré qui fuyait de ses lippes entrouvertes, l'odeur piquante de son sexe à portée de bouche, la suavité de leurs joints pas tout à fait consumés. Sa main descendit plus bas sur sa cuisse, là où il pouvait caresser sa cicatrice, une plaie mal recousue entourant un bout de peau rougie, elle avait dû être brûlée ou peut-être même arrachée, elle n'en parlait jamais. Elle ne lui parlait pas beaucoup. Fermant les paupières pour mieux laisser son corps envahir pleinement son âme, son être et son coeur, l'homme profitait de cet instant de tendresse volé, le seul qu'il avait connu en sa compagnie. A son réveil, Madeline avait disparu. Il ne la revit jamais.

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l’adrénaline dansait dans ses veines
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